La Ficaire, Ficaria verna Huds. [1762] = Ranunculus ficaria L.

Cette petite plante appartient à la famille des Ranunculaceae. Comme toutes les espèces de cette famille elle présente une certaine toxicité.

Si l’on s’intéresse à sa composition chimique, on retrouve comme principaux constituants: des tanins, des saponosides, des lactones ( protoanémonine et anémonine), et de la vitamine C.
Les saponosides triterpéniques de la Ficaire sont des hétérosides de l’hédéragénine et de l’acide oléanolique.
La protoanémonine, irritante de la peau et des muqueuses, est principalement concentrée dans les feuilles et les fleurs.

On retrouve traditionnellement deux grandes utilisations par l’homme:

-En phytothérapie:
Les feuilles et les racines ( renflées en tubercules allongés) ont été utilisées traditionnellement pour leur action anti-hémorroïdaire, tant en usage externe qu’interne. L’usage interne est à manier avec précaution et doigté.

La Ficaire présente des propriétés anti-hémorroïdaire, décongestionnante, analgésiante et anti-oedémateuse liées à la présence de saponosides

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triterpéniques libérant par hydrolyse de l’hédéragénine et de l’acide oléanolique améliorant la circulation veineuse.

La protoanémonine est absente de la plante après séchage.

La racine tubérisé de ficaire a fait l’objet d’une monographie à la pharmacopée française jusqu’en 2015.

La pharmacologie de la ficaire n’a pas été explorée et aucune étude clinique ne valide les indications traditionnelles qui lui sont attribuées. L’agence du médicament (1998) précise que deux indications thérapeutiques par voie locale uniquement peuvent être attribuées aux racines tubérisées:
-les manifestations subjectives de l’insuffisance veineuse ( e.g. jambes lourdes)
-la symptomatologie hémorroïdaire

-Alimentaire:
Sa faible teneur en substances toxiques ( contrairement aux autres Ranunculaceae), permet l’utilisation des jeunes feuilles crues en salades et plus âgées cuites. Mais à consommer dans tous les cas modérément pour éviter toutes irritations.

Les jeunes feuilles (de préférence avant la floraison) peuvent être consommées crues lorsqu’elles ne sont pas encore trop âcres, de préférence mélangées aux salades. Seules, elles peuvent laissées une sensation désagréable au fond de la gorge, due notamment à la protoanémonie irritante. Dans ce cas, il conviendra de les éviter. On peut aussi les cuire comme des légumes.

Les bulbilles, riches en amidon, se récoltent, de préférence en hiver. On les nomme « blé de terre » et elles se consomment cuites.

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